Montréal Sound Ark

Sons autochtones : Spécial changements climatiques

05.02.2016

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Sons autochtones : Spécial changements climatiques

La plupart du matériel provient de 45 tours, d’EP et d’albums datant des années 1960 jusqu’au milieu des années 1980, une époque ou la musique canadienne de tous genres a pris de la maturité, incluant celle des artistes et compositeurs autochtones. Les maisons de disques canadiennes ont sorti des albums de certains des artistes autochtones les plus connus de l’époque, tel que Willie Dunn, et plusieurs autres furent documentés sur des albums, des EP et des 45 tours mis en vente par des institutions comme Radio-Canada Nord (CBC Northern Service) ou la Fédération des Coopératives du Nouveau Québec. L’intérêt pour la musique autochtone canadienne de cette époque s’est accru en 2015 après la sortie de la compilation bien documentée, Native North America Vol. 1, tout comme une cassette issue de la série de mixtape du Mississippi, Inutulunga.

LISTE DE CHANSONS :
Morley Loon, EP, Way of the Indian
Morley Loon, EP, Northland, My Land
Inuit drum dances of the western arctic, EP, Celebration at dark times of year
Willie Thrasher, EP, Silent Inuit
Bernard Fontaine, EP, Aidez-Nous – Help Us
Philippe McKenzie, Innu EP, Mon ami le chasseur – My friend the Hunter
Etolu & Susan Peta, EP, We are of the people
Jopi Arnaituk, Mark Papitaguk, EP, Terrified Government Stomp
Nellie Echalook – Rebecca Nutialuk, Kattajait EP (chant de gorge), chanson 3
Willie Dunn, s-t, Hey There Broker
David Campbell, Through Arawak Eyes, James Bay
Charlie Panigoniak, Inuktitut Songs by, Dream Song
Willie Thrasher, Native North America Vol. 1, We Got To Take You Higher
Northern Haze, Sinnaktuq, Unnuakut
Sugluk, Native North America Vol. 1, Fall Away
Northern Haze, Sinnaktuq, Puigo
Sugluk, Native North America Vol. 1, I didn’t Know
Northern Haze, Sinnaktuq, Qviasuk
Ungava, s-t, Hors d’Eden
Marc Bourret, 45, l’Enfer sur la Terre (Eve of Destruction)
Jarvis Street Review, Mr. Oil Man, Mr. Oil Man
The Plastic Cloud, s-t, Civilization Machine

Morley Loon

Morley Loon

Morley Loon est originaire de Mistissini, village du nord du Québec (situé dans ce qui était autrefois la Baie-James, aujourd’hui Eeyou Istchee). Il a commencé à chanter et à faire des tournées à la fin des années 1960, composant dans la langue crie. Il était dans le casting de Cold Journey, un film dramatique de l’ONF datant de 1971. Loon était un membre actif du Mouvement politique des Premières nations du Canada (Canadian First Nations political movement) et a participé à des manisfestations s’opposant à la vente d’artefacts des Premières nations lors d’une vente aux enchères de Montréal. Il a enregistré deux albums avec le CBC’s Northern Service en 1975 ainsi qu’un album studio, North Land, My Land, avec Boot Records en 1981. Il a été le premier artiste de langue crie à connaître une radiodiffusion significative au Canada. Loon a influencé d’autres musiciens des Premières nations, comme Lloyd Cheechoo et Kashtin, à chanter dans leurs propres langues. Cheechoo a joué de la guitare d’accompagnement et a fait de la tournée avec Loon à la fin des années 1970. Avec le musicien inuit Willie Thrasher, Loon a formé Red Cedar, basé à Vancouver, Colombie-britannique. Loon est mort à l’âge de 38 ans en 1986, après avoir souffert d’une longue maladie.

 

Willie Thrasher

Willie Thrasher

Willie Thrasher est un musicien inuit d’Aklavik, Territoires du Nord-Ouest. Il s’est fait enregistré aussi bien comme artiste solo, qu’en tant que membre de plusieurs groupes, incluant The Cordells et Red Cedar, avec Morley Loon. Thrasher a milité pour les enjeux liés aux Inuit et au Premières nations pour une bonne partie de sa carrière. Il est né au cœur de la culture traditionnelle de chasse des Inuits de l’Arctique de l’Ouest ; son père était baleinier et chasseur. À l’âge de cinq ans, il fut retiré de chez sa famille et placé dans le système des pensionnats du Gouvernement canadien. Thrasher apprit à jouer la batterie sur un kit dans le gymnase de l’école. Fan du batteur des Beatles Ringo Starr, Thrasher forma le groupe appelé The Cordells après l’école secondaire, avec son frère et ses amis.

The Cordells a fait des tournées à travers le Nord du Canada à la fin des années 1960 et début des années 1970, jouant dans les écoles et salles communautaires. Basés au Inuvik, ils furent considérés comme le premier groupe Rock and Roll du village, et ont joué principalement des chansons et des covers contemporains. Au milieu des années 1970, Thrasher a rejoint d’autres artistes canadiens tel que Buffy Sainte-Marie et Willie Dunn dans l’exploration de leurs racines et dans leur prise de parole sur des enjeux politiques. Thrasher a fait beaucoup de tournées au cours de cette période, et a souffert d’alcoolisme. Au début des années 1980, Thrasher a réalisé deux enregistrements avec le Canadian Broadcasting Corporation’s Northern Service : Spirit Child, un album studio complet de compositions originales, et Sweet Grass, un enregistrement live à Val-d’Or, Québec, avec ses amis musiciens issus des Premières nations, Willy Mitchell, Morley Loon et Roger House.

Thrasher a rejoint Morley Loon en tant que membre de son groupe Red Cedar, basé à Vancouver, dans les années 1980. En 1990, Thrasher a participé à l’expédition Odeyak, durant laquelle des chefs cris et Inuit ont pagayé de Québec jusqu’à New York afin de protester contre le projet de développement hydro-électrique de Grande Baleine planifié par le Gouvernement du Québec. Une chanson composée par Thrasher fut jouée par le groupe à Times Square. Thrasher vit actuellement sur l’île de Vancouver, en Colombie-britannique.

Ses chansons figurent sur l’album compilation de 2014 Native North America Vol. 1. Suite à la relance publicitaire, Thrasher a entrepris une série de tournées plus extensives, incluant des participations à des festivals à Austin, au Texas et dans les Territoires du Nord-Ouest, et son album sorti en 1981, Spirit Child, fut réédité en octobre 2015 sous étiquette de Light in the Attic Records.

William « Willie » Dunn était un chanteur-compositeur-guitariste-producteur né à Montréal de sang mixte Mi’kmaq et écossais/irelandais. Dunn a souvent souligné les enjeux autochtones dans son œuvre. Willie a commencé à chanter dans des cafés de Montréal comme le Fifth Dimension au début des années 1960 et en 1965, il a même dirigé son propre club au centre-ville appelé The Totem Pole. Il a sorti plusieurs albums complets incluant Willie Dunn (1971), The Pacific (1980) et Metallic (1999, qui reprend du matériel des deux titres précédents). En 2004, Dunn a sorti l’album Son of the Sun avec seize chansons (incluant trois versions live).

En 1968, il a composé une chanson intitulée « The Ballad of Crowfoot » et réalisé un film ONF éponyme d’une durée de 10 minutes. Tant la chanson que la vidéo s’intéressent au traitement colonial inhumain et injuste des Autochtones canadiens, ainsi qu’au fait qu’ils deviennent politiquement actifs. Ses autres films incluent The Eagle Project, The Voice of the Land et Self-Government, puis sa musique fut utilisée dans les films Incident at Restigouche, à propos d’une descente de police en 1981 dans la communauté autochtone Mi’gmaq de Listuguj, et Okanada, traitant de la crise d’Oka, Québec, en 1990. Il fut intronisé dans la Marche d’honneur Autochtone en 2005. Dunn est mort le 5 août 2013, à l’âge de 71 ans.

Visionnez une performance vintage de Willie Dunn à l’émission de télévision Song of Man de la CBC. Visitez la page Wikipedia de Willie Dunn.

David Campbell.

Dans la géographie de la musique de la Guyane, Kabakaburi fait partie d’une région très spéciale. On y retrouve une musique distinctive créée par des origines arawak et espagnoles. C’est là où l’on retrouve le mari mari, la danse du crapaud, et la danse en cercle – accompagnés de violon, de mandoline, de quatro et de shak-shak. Campbell a immortalisé cette région dans la chanson « Kabakaburi Children », l’une des chansons les plus lyriques et poétiques du corpus de chansons de la Guyane. Il appelle le peuple à ne jamais oublier leur héritage culturel. Ces thèmes de justice, d’harmonie avec la nature, et de fierté résonnent à travers son impressionnant corpus d’œuvres.

Au début des années 1970, il a sorti le 33 tours Through Arawak Eyes. Son « No, Not Columbus » de l’album Through Arawak Eyes est devenu un hymne et a été cité à travers différentes communautés autochtones d’Amérique.

Visitez le canal YouTube de David Campbell ou rejoignez-le sur Facebook.

Charlie Panigoniak

Charlie Panigoniak

Charlie Panigoniak est un chanteur-compositeur-guitariste Inuit dont les albums réfléchissent à la vie dans le Nord. Son père lui donna sa première guitare à l’âge de 21 ans. Cette guitare fut conçue à partir d’une boîte de conserve. Cela a permis à Panigoniak de devenir un « habile manœuvrier de l’idiome de la musique country ». En 1967, Panigoniak devait voyager à Brandon, MN, afin de recevoir un traitement pour la Tuberculose. Cette excursion vers la grande ville a non seulement ouvert les yeux du musicien sur de nouvelles formes de musique, mais cela lui aussi donné l’opportunité d’acheter sa première vraie guitare. Ses chansons abordent souvent ses amis, sa famille et les événements de sa vie. Ces chansons sont écrites en langue Inuktitut. Arrivé à l’âge de 30 ans, il était déjà devenu un important artiste de la musique inuit à travers plusieurs communautés inuit du Nunavut, telle qu’on l’appelle aujourd’hui. En 2012, il fut décerné le plus grand honneur, l’Ordre du Nunavut et fut nommé « ambassadeur de notre territoire et de ses habitants ».

Lynn Whidden examine la music de Charlie Panigoniak dans Eskimo Music In Transition. Téléchargez le pdf de l’Université du Nouveau-Brunswick.

Northern Haze
Originaire de la 69e parallèle en Arctique, ce groupe présente une histoire pas comme les autres. Nés sur cette terre de parents nomades et installés plus tard dans la communauté du hameau d’Igloolik, ces amis d’enfance ont grandi en apprenant à jouer à des instruments-jouets jusqu’à ce qu’ils deviennent des musiciens accomplis et qu’ils forment un groupe en 1977. Leur talent a eu du succès au début des années 1980 avec des concours, de la couverture de presse et des tournées à travers des communautés isolées du Nord, jusqu’à ce qu’en 1985 la CBC Radio les invite à voyager 3000 km vers le Sud afin d’enregistrer un album. En a résulté le premier album de Rock/Métal canadien Inuit jamais produit, et le premier album Rock en langue autochtone en Amérique du Nord. Sorti à aussi peu que 500 exemplaires pour usage promotionnel seulement, le 33 tours a vite disparu.

Des subventions de voyage et une notoriété croissante a permis au groupe (appelé d’abord Northern Lights) à voyager à travers le Canada. Ils ont ralenti à partir de 1987, se sont reconstitués en 1999, puis Elijah est décédé du cancer en 2007, tandis que Kolitalik est assassiné quelques jours plus tard. Le groupe s’est retapé avec quelques nouveaux membres, et en 2009, Jason Flower de Supreme Echo Records découvre leur musique en conduisant des recherches parmi des enregistrements canadiens Inuit. Flower a parcouru l’Arctique avec un réalisateur de films documentaires à la remorque, et en 2010, un nouvel enregistrement et un film documentaire sur l’histoire du groupe furent produits. Rempli de morceaux traditionnels “ayaya” et chanté entièrement en Inuktitut, le résultat final est un album mélodique de heavy rock/métal joué par des vétérans du genre au caractère distinctement original.

Visionnez le film documentaire Living the Dream Northern Haze.

Visitez la page Facebook de Northern Haze.

Sugluk était un groupe rock canadien basé à Salluit, au Nord du Québec. Avec le chanteur George Kakayuk et le guitariste Tayara Papigatuk en tête, le groupe fait beaucoup de tournées à travers les années 1970 et 1980, puis enregistre deux singles avec le CBC’s Northern Service en 1975. Le groupe a écrit des chansons en anglais et en Inuktitut. Le groupe est formé au début des années 1970, et est réunifié en 2013.

Visionnez une vidéo de Sugluk.

Les débuts du RnB, du Soul et du Funk montréalais  
 En vedette : des cassettes !

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Commentaires

  1. Sébastien Desrosiers
    jeudi, février 25th, 2016
    Fascinant!!! Merci beaucoup pour cet article et cette impressionnante collection de 45 Inuits.
  2. Laval Rhainds
    vendredi, mai 22nd, 2020
    Le Musée des ondes Emile Berliner a plusieurs de ces diques autoctones.