Montréal Sound Ark

Les débuts du RnB, du Soul et du Funk montréalais

24.03.2016
Billy Hope & The Bad Men

Billy Hope & The Bad Men

À travers ces émissions, Montreal Sound Ark a fait de la lumière sur l’un des moins célébrés mais non moins incroyablement riche patrimoine local que sont les débuts du rhythm and blues, du soul et de la musique funk. Ces émissions, donc la première a été assemblée et annotée par Alex Taylor, expert en musique canadienne et chercheur en résidence à Archive Montréal, ont été diffusées le 11 mars et 13 mai 2016 sur les ondes de CKUT, 90.3 FM à Montréal et a été séquencée par DJ Louis Rastelli, l’animateur principal de Montreal Sound Ark. Toutes le matériel graphique original a été numérisé dans les locaux d’Archive Montréal au cours des mois de février et mars 2016.

The Avalons, Hearts Desire

The Avalons, Hearts Desire

 

Écoutez l’émission R&B de MTL Sound Ark sur CKUT ici !

Voici les listes des chansons (Artiste – Album – Titre de la chanson), suivie de notes sur plusieurs des artistes ainsi que des images des albums eux-mêmes.

Première émission :

Big John Little & the Hot Toddies, 45, Heat Beat
Avalons, 45, Heart’s Desire
Big John Little & the Hot Toddies, 45, Lookout
Big John Little & the Hot Toddies, 45, Mojo
Billy Martin Orchestra & Vocalists, Billy’s Dance Party, Mashed Potato Time
Billy Hope & the Bad Men, Le Popeye, Back Road
Billy Horne, The Voice of Billy Horne, Blues from the Housetop
Frank Motley & his Motley Crew, Swingin’ with, Hi Ho Silver
Frank Motley & his Motley Crew, 45, New Hound Dog
Ted Royal, 45, I really go for you
Jades, 45, Chicken Fried Rice
Frank Motley feat. Jackie Shane, Have you Ever Had The Blues
Fritz Pereira & The Dukes, 45, Don’t Blame Mr. Elvis
Miller Sisters, 45, Cooncha
Billy Martin and his Orchestra, Twist Twist Twist, Night Train Twist
Joe Boatner and His Ink Spots, 45, Would You Mind
Guy Shannon & the Brunettes, Shake It Up Baby, Straight from the Camp
Delta Rhythm Boys/ The Deep River Boys, Shadrack
Milt Sealy Trio, 45, Black Diamond
Guy Shannon & the Brunettes, 45, Baby You Got It
Joe Boatner and Ink Spots, 45, My Dream C’est Vous
Kenny Hamilton & Jesmonds, 45, My Baby Loves Me
Billy Horne, The Voice of Billy Horne, Route 66
Billy Martin Orchestra, Music With Soul, Walk On The Wild Side
Oscar Peterson, Soul Espanol, Soulville Samba
Trevor Payne, Discotheque Vol. 2, Mad Dreams
Hot Tamales, 45, You Are My Sunshine
Jeff Brown, 45, Ain’t That A Groove
Lee Roy Preston & the Inn Crowd, 45, Everyday I have to cry
Billy Martin Orchestra, 45, Nothing but a Heartache
Pierre Perpall, 45, Je ne peux te laisser partir
Les Planettes, 45, Mon Ami Noir
Billy Martin, 45, The Strut
The Muzix, 45, Hope Keep A Comin
Trevor Payne, 45, Tu ne sais pas comme je sais
The Muzix, 45, The wanderers comin home
Billy Martin, 45, It’s Your Thing
Pierre Perpall, 45, Shotgun

Deuxième émission :

Nite Riders, 45. Lookin for my baby
Big John & Hot Toddies, Have a Lot of Twisting
Guy Shannon & the Brunettes, Shake It Up Baby, Watermelon Man
Blly Hope & his orchestra, Popeye, Shake It Up Baby
Jackie Shane, Live!, Hi Heel Sneakers
Jackie Shane, Live!, Knock On Wood
Jackie Shane, Live!, Money
Jackie Shane, Live!, Raindrops
Billy Horne, Voice of Billy Horne, Secret Love
Doc Starkes and the Nite Riders, 45, Apple Cider
Ruth Brown, 45, 5-10-15 Hours
Spider Sam (Brownie McGhee) with Van Piano Man Walls, 45, Tee Nah Nah
Big John & Hot Toddies, s-t, Let’s Twist It
Jackie Shane, Live!, Papa’s Got A Brand New Bag
Trevor Payne, 45, Fa fa fa (sad song)
Teddy Nash & the Scales, 45, Je Vais Frapper Sur Du Bois
Joe Sealy Trio, s-t, Ode to Billy Jo
Marius (Cultier), 45, Coco Boogaloo
Pierre Perpall, 45, Jambalaya
The Majestics, The Soul King Otis Redding: A Tribute, Respect
Billy Martin, Strawberry Soul, Phillie Dog
Billy Martin & the Soul Jets, I Turn You On, I Turn You On
Floyd Lawson and the Hearts of Stone, Coming Out, Rated X
Billy Martin & the Soul Jets, I Turn You On, One More Time

Big John Little & The Hot-Toddies

Big John Little & The Hot-Toddies

Les interprètes afro-américains ont derrière eux une longue histoire de performance à Montréal, remontant aussi loin que la fin des années 1800. Leur nombre et leur fréquence ont grandement augmenté à la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à inclure des noms tels que The Mills Brothers, The Ink Spots, The Deep River Boys, The Delta Rhythm Boys, et plusieurs autres des plus grands noms du jazz (grâce aux concerts jazz de l’imprésario Norman Granz, aux Philharmonics, qui mettaient en vedette la superstar du jazz de St-Henri, Oscar Peterson). Rendu à l’ère du rock’n’roll, des groupes tels que ceux de Frank Motley and his Motley Crew, The Avalons, Billy Martin and his Orchestra et Billy Horne commençaient à prolonger leurs séjours et même à déménager ici pour la nature accueillante de la ville et sa situation raciale plus détendue. Ces musiciens américains amenèrent beaucoup aux scènes jazz et RnB bourgeonnantes de Montréal, qui avaient été jusqu’ici constituées principalement de musiciens locaux d’origine antillaise et d’expatriés de Halifax.
Dans les années 1960, la musique RnB ou soul avait acquis une popularité assez grande auprès du jeune public blanc pour permettre une ascension rapide à de nombreux interprètes locaux. À Montréal, the Apollo, The Black Orchid, the Esquire Show bar, the Soul Heaven et the Uptown sont devenus les salles de concert principales pour des groupes tels que Billy Martin and his Orchestra, Kenny Hamilton, Trevor Payne, le groupe blanc The Persuaders, the Senators (mettant en vedette Skipper Dean), the Soul Mates, Thomas Chapman (ancien guitariste du Billy Martin’s Orchestra), Pierre Perpall et Harrison Tabb.

Fritz Pereira, Caprices d'Haiti

Fritz Pereira, Caprices d’Haïti

 

Fritz Pereira & The Dukes, Don't Blame Mr. Elvis (Lady Constantine)

Fritz Pereira & The Dukes, Don’t Blame Mr. Elvis (Lady Constantine)

Fritz Pereira est né à Port-au-Prince, Haïti, et est venu à Montréal pour étudier à l’Université Laval. Il performait les fins de semaine, se faisant un nom autour des Cantons-de-l’Est. Au début des années 1957, il a sorti son premier single : « Don’t Blame Mr. Elvis ». Ce fut enregistré en direct pour un label de musique indépendant obscur basé à St-Henri-de-Lévis (situé au Sud de la Ville de Québec). Pereira a continué à enregistrer plusieurs autres albums, incluant deux 33 tours pour la maison de disque Meteor.

The Avalons de Newport News, VA, mettaient en vedette trois ténors : James Dozier, George Cox, Rafael Ingram, le ténor-baryton Bobby Crawley et le bassiste Bernard Purdie. Ils ont roulé jusqu’à Montréal en tant que membre de la troupe de dance Hortence Allen en 1956. Connus du haut jusqu’au bas de la Côte-Est, ils avaient une demi douzaine de singles américains et avaient déjà signé avec RCA Victor lorsqu’ils sont arrivés à Montréal. RCA a immédiatement arrangé pour qu’ils agissent comme accompagnement pour des interprètes de Québec tels que Carmen Deziel, Paolo Noel, Michel Sandry et Les Jerolas. Heart’s Desire était leur chef d’œuvre – une version extrêmement rare du single était émise seulement ici avec le label montréalais Sandryon. Les détails de leur carrière furent documentés par l’expert du doo-wop américain Marv Goldberg, et vous auriez pu les avoir vus quelques années auparavant sur un spécial doo-wop de PBS 2007 d’Elizabethtown, NJ, où ils ont chanté « Heart’s Desire ». The Avalons ont lentement disparu au début des années 1960 tout comme ce style vocal dans son ensemble, mais une nouvelle formation dirigée par Jackie Richardson et Skipper Dean s’y est remis en 1968, sortant un single sur RCA produit par Andre Perry.

Big John Little & The Hot Toddies, Twist LP

Big John Little & The Hot Toddies, Twist LP

Big John Little & The Rockers étaient basés dans la région des Chutes du Niagara, ON. En mars 1959, ils sont devenus The Hot Toddies qui ont immortalisé le single classique à succès : « Rockin’ Crickets » (qui a grimpé au #57 aux classements musicaux et qui était apparemment l’un des albums préférés de Jimi Hendrix !). L’ensemble racialement intégré était composé de : Big John Little au chant et à la guitare, Bill Parnell, Dennis Lynne à la batterie, Billy Cardner à la basse et Pierre Lévesque de Sherbrooke, QC, à l’orgue. En tant que The Hot Toddies, ils ont sorti plusieurs singles distribués des deux côtés de la frontière canado-américaine, avec le groupe faisant une tournée de Cleveland, OH, jusqu’à la côte atlantique. Ils ont sillonné l’Ontario et le Québec, jouant de Val D’or à Gaspé, temps pendant lequel Big John a appris à parler français par lui-même. Au début de l’année 1962, ils étaient de retour à Montréal, traînant et jouant à The Esquire Show Bar et au Rockhead’s Paradise tout en enregistrant leur unique 33 tours. Sorti en mars 1962, au plus fort du boom du twist sur le budget, le label montréalais Metro (une filiale de Trans Canada Records), l’album a aussi subi un second reconditionnement en 1964 sur Rusticana en tant que Big John and The Beetlers au moment de l’explosion de la Beatlemania. La couverture de l’album présente une photo de Big John Little allongé avec Denny Fox au fond à gauche, et de gauche à droite : Richard Jordan, Billy Cardner et Pierre Lévesque.

Billy Martin Orchestra & Vocalists, Billy`s Dance Party LP

Billy Martin Orchestra & Vocalists, Billy’s Dance Party LP

Billy Martin & Orchestra
Martin est né et a grandi à Harlem, NY, et est arrivé à Montréal en 1960 pour débuter sa carrière professionnelle. Le trompettiste était le leader d’un des groupes noirs les plus en vogue de la ville à travers les années 1960, qui a réalisé plus d’une douzaine d’albums pour London Records, en plus de plusieurs autres pour Trans-World et Onion Records (aux Etats-Unis). Comme la majorité des groupes RnB, ils faisaient des tournées du haut jusqu’en bas de la Côte-Est. Ils ont souvent joué en tant que quintette, parfois avec des choristes féminines et des musiciens dont : Thomas Chapman (guitare), John Scott (saxophone), Rickey Day (voix – autrefois du groupe The Drifters), Joe Johnson (Hammond), et Gilles Béland, batteur blanc né au Québec.

Joe Boatner & his Ink Spots, Would You Mind

Joe Boatner & his Ink Spots, Would You Mind

Joe Boatner’s Ink Spots étaient la version finale légitime du groupe vocal d’abord mis en place par Bill Kenney qui a brièvement chanté dans cette incarnation après avoir déménagé de façon permanente au Canada. Sous la direction du leader Joe Boatner, le groupe a donné plusieurs concerts à Montréal et est parti en tournée au Québec avec le groupe de Roger Miron, même produisant quelques très rares singles pour le label Rusticana de Miron, exclusif au marché québécois. (Ceux-ci sont aussi intéressants pour leurs paroles qui font usage jusqu’au tout dernier mot de leur vocabulaire français, plutôt limité). The Ink Spots furent aussi rejoints par Ted Royal, dont le groupe américain les a aidé à peaufiner leur son sur scène. Cette relation professionnelle a aussi fourni à Ted l’opportunité d’enregistrer son propre single exclusif sur Rusticana. The Ink Spots continuèrent à faire de la tournée au Canada et le long de la Côte-Est jusque dans les années 1970.

Billy Hope & The Bad Men, Le Popeye LP

Billy Hope & The Bad Men, Le Popeye LP

Billy Hope était le batteur et le leader du groupe Bad Men, composé aussi de Franky Brunson (orgue), Khalid Ali (basse), Khalil Malik (trompette), Sonny Brockton (guitare, autrefois du groupe The Angels) et du grand frère de Billy, Lynn Hope (saxophone). The Bad Men avaient sorti quelques singles sur Savoy aux Etats-Unis avant d’arriver à Montréal. Lynn, qui jouait du saxophone dans un style klaxonnant similaire à celui de Big Jay McNeely, avait joué avec le groupe King Kolax Band durant la Seconde Guerre mondiale et puis encore à Chicago en 1950. La famille Hope, incluant tous leurs frères et sœurs, faisait partie du mouvement afro-américain pré-Louis Farrakhan qui s’est converti à l’Islam, tout comme le furent d’autres membres de Bad Men. Si l’on connaît peu de choses sur Billy Hope, ce que nous savons est que Lynn (qui a pris le nom d’Abdullah Al Hajji Ahmed Rasheed) a vécu en Égypte et a fait de la tournée dans le Moyen Orient pendant deux ans au cours des années 1950. En 1962-63, Billy Hope et son groupe étaient devenus des habitués de la scène du Esquire Show Bar sur la rue Stanley et ils ont enregistré leur unique LP, pour la maison de disques montréalaise Metro. Bien que l’album fut populaire localement, Billy Hope and The Bad Men ont mystérieusement disparu de la scène assez rapidement après cela, et on n’a plus jamais entendu parler d’eux.

Miller Sisters, Cooncha

Miller Sisters, Cooncha

The Miller Sisters (Long Island, NY) étaient les cinq filles de Long Island and man, compositeur, éditeur et distributeur de music, William Henry “Pops Miller”. The Sisters ont réalisé près de deux douzaine de singles entre 1955-1965 pour des maisons de disques telles que Hull, Onyx, Acme, Miller High-Fi, Concha, Ember, etc. Leurs premiers concerts connus à Montréal ont eu lieu en mai 1962 avec Billy Martin and his Orchestra au Esquire Show Bar. The Sisters étaient accompagnées par le Big Joe Burrell Trio, qui ont aussi joué sur quelques singles de cette période, incluant l’explosif « Cooncha », un enregistrement effréné de Zirkon Studios à Montréal – situé dans le bâtiment H-Bro au coin du Bd. St-Laurent et de l’avenue des Pins, à l’arrière du magasin de tissu/studio d’enregistrement de Ben Halickman. Big Joe Burrell (qui était le saxophoniste de B.B. King pendant dix ans) a dirigé son propre trio de saxophone-orgue-batterie qui a fourni la toile de fond musicale pour The Miller Sisters. Big Joe a éventuellement rencontré Big John Little au Oyster Parlour à Montréal et s’est également impliqué auprès de son groupe The Hot-Toddies.

Billy `Scorpio`Horne, the man with the Golden Hands

Billy « Scorpio » Horne, l’homme aux Mains d’or

Billy Horne & his Twisting Combo, Blues From The Housetop (Twist)

Billy Horne & his Twisting Combo, Blues From The Housetop (Twist)

Billy Horne

William Horne est né le 24 octobre 1928 à West Palm Beach, Floride. Il était le dernier fils d’une famille afro-américaine de onze enfants, dont la mère était une personne très religieuse à l’église Baptiste. Billy Horne a raconté une fois lors d’une entrevue : « Né dans le Sud, j’étais si ennuyé de la répression envers les Noirs, l’humiliation que je subissais étant jeune homme et étant enfant me frustrait… je me suis dis… il doit bien y avoir un endroit mieux qu’ici ! » Il jouait dans un club à Miami Beach appelé Bucky’s Place. Il y avait un groupe appelé T.N.T Tribble and the Five Sticks of Dynamite (avec lequel Frank Motley a fait ses premiers albums avec RCA Victor plusieurs années plus tôt), faisant des performances alternativement avec son trio. Après le concert, Tribble a demandé: « Que vas-tu faire lorsque tu finiras ici ? Et veux-tu aller au Canada avec moi ? » Billy a répondu « C’est où ça ? » (rires)

Il est arrivé en novembre 1957 jouant du piano avec TNT Tribble and the Five Sticks of Dynamite. Le groupe était engagé pour un contrat de quatre semaines au Esquire Show Bar, mais fut si populaire qu’on l’a gardé pour un total de six semaines ! Billy est devenu immigrant reçu en 1959 et se souvient : « Je suis arrivé et j’ai été si impressionné par la convivialité, et pour moi ça suffisait ! Les gens étaient gentils, la culture différente, j’étais fasciné par ça ! » C’était un contemporain d’Oliver Jones, et tout comme lui, était aussi un pupille de Daisy Sweeney-Peterson, la sœur adorée d’Oscar. Le premier enregistrement de Billy — un superbe single de jump-blues appelé « Blues from the Housetop » enregistré avec B.T. Lundy (saxophone ténor), Buddy Johnson (trompette), Charlie Biddle (basse) et Clyde Duncan (batterie) est sorti en 1961. « Route 66 », qui est sorti deux ans plus tard sur son second LP, The Voice of Billy Horne avec son nouveau combo qui consiste en : Charlie Biddle (basse), Nelson Symonds (guitare) et Charlie Duncan (batterie). En 1974, il est brièvement apparu dans le film The Apprenticeship of Duddy Kravitz (basé sur un roman de l’auteur montréalais Mordecai Richler). Entre 1975-78, Billy « Scorpio » Horne a joué au piano dans le lounge au rez-de-chaussée du Rockhead’s Paradise. Dans les années 1980, il travaillait avec les batteurs jazz Normand Villeneuve et Charlie Duncan.

Frank Motley & his Motley Crew

Frank Motley & his Motley Crew

Frank Motley & His Motley Crew

Frank Motley est natif de Washington, DC, et un pionnier du rock’n’roll qui était une figure importante ayant aidé à promulguer le genre au Canada. Connu comme étant un double trompettiste et un leader de groupe, il a commencé à faire des albums en 1951 et avait déjà une douzaine de parutions à son crédit (incluant son « New Hound Dog » en 1954 qui fut lancé des années avant qu’Elvis commence à secouer son bassin !) Le groupe était constamment en tournée suivant la boucle Washington-Toronto-Montréal-Boston, en plus de plusieurs tournées américaines, jouant pour les troupes américaines en Allemagne, dans le Pacifique Sud et au Moyen Orient. En 1956-57, ils ont eu une résidence de 6 mois à Montréal en jouant au Esquire Show Bar. C’était pendant ce temps qu’ils ont rencontré pour la toute première fois le chanteur vedette Jackie Shane, qui jouait dans l’Est de la ville. Le chanteur natif de Nashville et ouvertement gai apparaissait souvent maquillé, portant des boucles d’oreille (et arrivé au milieu des années 1960, portant des vêtements de femme et une perruque blonde).

Frank Motley & his Motley Crew, Swingin`N`Rockin`LP

Frank Motley & his Motley Crew, Swingin’N’Rockin’LP

Jackie Shane

Jackie Shane

Le groupe de Motley et Shane ont performé ensemble tout au long de la décennie et a réalisé des enregistrements des deux côtés de la frontière pour ABC, basé à Montréal, et des maisons de disques américaines telles que Cookin’ et Sue Records. Le premier LP de Motley, enregistré à Montréal — et lancé exclusivement au Canada en 1963, présentant les voix de Jackie Shane, Curly Bridges, Larry Ellis et Frank Motley lui-même – était un lancement populaire s’est trouvé à être un disque incontournable très influent pour de nombreux musiciens montréalais bourgeonnants de l’époque. Le groupe s’est installé éventuellement à Toronto. Shane est allé en Californie où il a réalisé un single pour Modern Records avant de rejoindre Motley et son nouveau groupe — The Hitch-Hikers — à Toronto en 1967. C’était la même année où ils enregistraient ensemble un LP en direct (Jackie Shane, Live! pour la maison de disques torontoise Caravan Records), alors que Jackie avait commencé à performer souvent complètement en mode femme, et non plus seulement cheveux et maquillage, mais en pantailleur et même en robe.

Milt Sealy

Milt Sealy

Milt Sealy Trio

Milt est né à Montréal le 2 juin 1929 et a commencé à jouer au piano à l’âge de 9 ans, rejoignant ses frères George et Hugh, qui jouaient respectivement au saxophone alto et ténor. Plus tard, Milt commença à étudier la musique au Conservatoire de McGill tout en travaillant la plupart des soirs avec le groupe de Hugh au Rockhead’s Paradise. Milt a passé une grande partie du début des années 1950 à jouer au Café St-Michel, et à NYC au Minton’s ainsi qu’au Birdland. Arrivé en 1953, il s’était retrouvé à Paris avec le hipster Mezz Mezzrow, où il a performé et enregistré tout en poursuivant ses études au Conservatoire de Paris. Il a voyagé à travers l’Europe et l’Afrique du Nord et en 1956 il s’était fait un nom à Londres où il éblouit l’auditoire britannique avec sa virtuosité technique. À son retour à Montréal en 1957, il forma un nouveau groupe avec Charlie Biddle à la basse et Charles Duncan à la batterie, avec qui il lancerait plus tard sa carrière discographique.

 

Kenny Hamilton

Kenny Hamilton

Kenny Hamilton

Kenny Hamilton est né en Jamaïque et a déménagé à Vancouver où il étudia à UBC. Il avait déjà commencé à jouer là-bas mais ce n’est qu’après avoir gradué qu’il se relocalisa à Montréal et qu’il fit réellement passer sa carrière d’interprète à la vitesse supérieure avec des résidences au Edgewater Hotel et au Maples Inn dans le West-Island. Il enregistra son premier single « My Baby Loves Me » avec les Jesmonds pour le label torontois Barrel au début des années 1960, mais il travailla tout au long des années 1960 accompagné du Oliver Jones Quartet et de la chanteuse féminine Terry Malone. Collectivement, ces trois ensembles ont performé sous le nom The Ken Hamilton Show, non seulement à Montréal, mais au Vermont et à travers les Maritimes et Terre-Neuve. Pour une grande partie de la décennie, ils ont travaillé sur un circuit d’hôtels de Montréal à Miami et Puerto Rico, en plus de concerts à Détroit, New York, Las Vegas, Reno, ainsi qu’à Hawaii et dans les Caraïbes. Kenny a réalisé des albums pour les labels Apex et RCA Victor au milieu des années 1960 avant de partir en tournée avec l’USO à la fin de cette décennie.

 

Trevor Payne

Trevor Payne

Trevor Payne, qui a grandi dans un contexte musical, a commencé à chanter dans un groupe vocal au Secondaire à la fin des années 1950, The Four Pals. En 1960, il dirigeait The Hounds (dont l’unique single, l’obscur « I’m Coming Home », sur label Lark Records, était l’un des premiers albums lancés par le magnat du disque québécois Denis Pantis). Il passait les prochaines années à performer avec des groupes américains majeurs tout en construisant sa propre réputation comme vedette montante du RnB. En 1963, accompagné de The Capers, Trevor enregistrait l’excessivement cool « Mad Dreams » et rendu là, il fut souvent comparé à la fois au jeune Ray Charles et à Stevie Wonder. À partir de là, il commença alors à performer avec son propre ensemble, les Soul Brothers, qui devint plus tard Triangle (avant de partir leur propre groupe, Mashmakhan, en 1969). C’était avec ce groupe (composé de Rayburn Blake, Pierre Sénécal et le futur batteur d’April Wine, Jerry Mercer) qu’il enregistra plusieurs singles soul francophones, incluant: «  Tout ça pour ma chérie » et « Tu ne sais pas comme je sais » pour le Télédisc de Denis Pantis et pour des labels de RnB en 1966 et 1967. Payne était également une icône de style, et en 1966 était l’un des premiers designers pour la jeune chaîne Le Château. (Il forma plus tard le Montreal Jubilation Gospel Choir, et en tant que directeur ils performa pour des personnalités comme Pierre Elliot Trudeau, Nelson Mandela et la Reine Elizabeth II.)

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Commentaires

  1. Andrée Lotey
    samedi, mai 19th, 2018
    Très très intéressant! Je cherche des renseignements sur un batteur de jazz originaire de Montréal George Milton McKee (née en 1933 décédé à Maui en 2012). Il a vécu à New York à compter de 1957. On m'a dit qu'il avait joué avec Count Basie et Dizzie Gillespie.
  2. Marc Lauture
    mardi, décembre 3rd, 2019
    ça me rappelle beaucoup de bon souvenirs j'ai travailler 4 ans avec Billy Martin a L'esquire show bar sur la rue Stanley